Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : Et ils creusèrent à Plourivo...

"Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage

Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout

Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût

Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place"

La Fontaine

 

 

On en était rendu à ce qu'il restait de Pierrot dans la malle...

Non, c'était pas une urne de cendres, mais une malle avec des os que Guillaume Seznec serait venu rechercher à Lencloître....

C'est pas beau d'abuser de la naïveté d'une jeune fille pour lui raconter des craques, hein ?

Parce que, si Seznec a vu un jour Lencloître...

Primo : il n'était pas du tout accompagné de Gherdi (non, mais faut pas rêver, là !) Je vois plutôt ce brave et dévoué Samson....

Ou encore ce fada de juge Hervé....

Ce qu'en dit Petit-Guillaume, et que nous relate en page 216 de son dernier livre Me Denis Langlois me laisse plus que rêveuse :

"Le juge Hervé ? C'était une fripouille et un dingue. Il m'a raconté ce qu'il faisait pendant la guerre. Il faisait partie du 2e bureau. Il m'a dit comment il martyrisait les types, comment il les tuait, et il disait : "Ils étaient autant innocents que n'importe qui. ça ne faisait rien, on s'amusait avec..." Et lui, il était convaincu de la culpabilité de mon père. Il l'a dit à ton père, à Le Her. Il lui a dit : On n'a qu'à me laisser Seznec pendant un quart d'heure, je le ferai avouer."

Fada, que je vous dis....

Mais on n'a pas beaucoup lu ni imaginé que Guillaume Seznec, de 1947 à 1950, voyait souvent le juge Hervé. Qui le conduisait ici ou là !

Secundo : et là, merci Madame Berthou, il n'a jamais enterré la malle à Rudéval !

Tertio : et bien, tertio, c'est ce qui va suivre....

 

Hier, dans son commentaire, Youenn, sans le deviner, a concrétisé ma pensée.

Je me demandais depuis combien de temps la famille Seznec s'arrachait les ongles pour creuser la terre de Traou Nez.

Je me disais, comme ça, que c'était sûrement après le retour de Guillaume du bagne.

Et je n'avais pas (trop) tort.

 

Alors on reprend... Et dans l'ordre...

Mais avant toutes choses que ce soit bien clair : je ne crois pas un seul instant à ce qu'on a appelé pompeusement "La piste de Plourivo". 

Non, non, c'est bon pour Closer tout ça, pas pour mon blog, on n'a pas le même lectorat !!!

Donc on reprend...

Et je vais prendre comme principale source le livre de Daniel Le Petitcorps "Seznec en quête de vérité". La première édition, hein ? Celle du dernier trimestre 2003.

 

1/ Guillaume Seznec à Plourivo en 1947

(en page 77) : "Monsieur Rivoal est, nous le savons, l'oncle de Samuel Rivoal, le jeune fermier de Traou-Nez, dont le décès mystérieux en 1949 est encore dans toutes les mémoires. Il déclare aux journalistes étonnés qu'en 1947, le juge Hervé et Seznec déjeunèrent à Traou-Nez avec son neveu Samuel. Pressé de questions par les journalistes à propos de la mort mystérieuse de son neveau, il ajouta qu'à son avis, le décès de celui-ci, tout mystérieux qu'il fut, n'était en rien lié à "l'affaire Seznec. 

On vit aussi sur place le frère Le Goff, beau-frère de feu Samuel Rivoal, professeur au collège St-Joseph à Paimpol, qui, interrogé par la presse, déclarait partager le même avis."

 

2/ Guillaume Seznec à Plourivo en 1949


"Les commentaires vont bon train dans toute la région de Paimpol. Ainsi on apprend que Guillaume Seznec, de retour du bagne, se serait rendu en 1949 à Plourivo pour donner des nouvelles et apporter un paquet de café à la famille d'un bagnard originaire du village. Guillaume était à cette date accompagné de l'ancien juge Hervé chez qui il aurait séjourné à Guingamp. Au cours de la visite, leur voiture tomba en panne et c'est un cultivateur du coin, Joseph Josse qui les aida à rejoindre le garage du coin. M. Labbé, maire de Plourivo à l'époque, ainsi que le secrétaire de mairie, M. Albert Guyot les avaient d'ailleurs vus. Mme Rivoal, née Lucienne Le Goff, la veuve de Samuel, âgée de 36 ans, mère de trois enfants, demeurant désormais au lieu-dit la Croix-Sinquin, en Scaër et qui a trouvé un emploi au pensionnat St-Alain, confirmera la visite de Seznec au manoir.

Celui-ci, dira-t-elle en substance, était accompagné d'une personne que je ne connaissais pas. 

Je me rappelle qu'ils avaient examiné la porte de la grange attenante à la maison et qui était trouée de plusieurs impacts de balles. 

C'était environ trois mois avant la mort brutale et étrange le 29 novembre, de Samuel Rivoal (1), à l'hôpital de St-Brieuc où il avait été transporté sans connaissance.

De là à échafauder une hypothèse qui voudrait que Guillaume Seznec soit revenu à cette époque pour transférer de la région de Dreux ou de Houdan la dépouille de Quémeneur, il y a un pas que certains n'hésiteront pas à franchir."

 

3/ Les ossements et la colonie de Coatermit en 1951

Là, Daniel Le Petitcorps avait ajouté en illustration une page du journal "Le Télégramme" du 29 août 1951....

Et comme je suis une fourmi laborieuse....

Je vais vous la recopier intégralement, histoire que vous suiviez bien mon raisonnement...

 

Mystère à Plourivo

Non loin de la propriété de Quéméneur, une estivante trouve enfouis dans le sable, un crâne et un fémur qui se sont volatilisés avant l'arrivée des gendarmes. Or, depuis l'affaire Seznec, aucune disparition n'a été signalée dans la région.

Saint-Brieuc, 28. Découvrir des ossements humains enfouis dans le sable d'une plage n'est pas une aventure ordinaire. Mais le faire dans une commune où aucune disparition n'a été signalée depuis l'affaire Seznec, et à quelques centaines de mètres de la propriété qui appartenait à Quéméneur, voilà qui fait naître dans des esprits qui se passionnent pour une énigme policière restée sans solution, des hypothèses tentantes.

 

Hâtons-nous de dire qu'il ne s'agit dans l'état actuel des choses que de suppositions, que les faits eux-mêmes sont difficiles à serrer de près... et que la pièce à conviction principale, fait troublant, a disparu très mystérieusement.

Voici les faits, tels que nous avons pu les reconstituer d'après les témoignages des principaux acteurs. Ils se déroulent dans le sauvage vallon rocailleux au bord duquel est suspendu le château de La Roche-Jagu, à Coatermit, à 1.200 mètres du manoir de Traou-Nez en Plourivo.

A Coatermit, un camp de vacances abritait jusqu'à dimanche dernier un groupe de jeunes gens.

Le 19 août dernier (ndlr Pour ceux qui aiment la numérologie, je rappelle que notre Pierrot est né un 19 août !!!) Mme Brunet, femme du directeur du camp, ramassait des palourdes le long de la grève au bord du Trieux, quand elle rencontra sous ses doigts, dans le sable, un crâne humain. Un peu plus loin se trouvait un fémur. Sans attacher d'importance à sa découverte, dit-elle, elle déposa les ossements sur la berge. 

Le lundi suivant, 21 août, M. Georges Barbier, instituteur à Salouel-par-Saleux (Somme), qui passait ses vacances non loin de Coatermit, aperçut à son tour les ossements. Il s'y intéressa et donna à son petit-fils une leçon d'anatomie. 

Nous avons réussi à le joindre avant son départ et il a pu nous faire une description très exacte des ossements. Le crâne, très propre, ne portait plus que la moitié de la mâchoire supérieure et la mâchoire inférieure avait disparu. La mâchoire supérieure ne portait plus aucune dent.

Le jeudi suivant, l'instituteur et sa nièce se promenaient sur l'autre versant du Trieux, au petit embarcadère de la Roche Jagu, et il montra à l'enfant, sur l'autre rive, le crâne qu'il avait examiné. 

Au camp de vacances de Coatermit, la découverte n'avait pas fait sensation et on n'en reparla que dimache dernier à l'occasion de l'arrivée de Mme et M. Mazier, député des Côtes du Nord, organisateur du séjour. 

Lundi midi, Mme Mazier, alerta la gendarmerie de Paimpol. Dès le début de l'après-midi, l'adjudant Le Petitcorps, chef de brigade, accompagné du docteur Fauvel, de Plourivo, et de M.Guyot, secrétaire de mairie de cette commune, se rendaient sur place. Le camp étant désert, ils invitèrent M. Barbier à les conduire jusqu'au lieu de la découverte. Lorsqu'ils arrivèrent sur la berge, le crâne et le fémur avaient disparu. 

Enquête difficile

L'adjudant Le Petitcorps a bien voulu nous communiquer les premiers résultats de son enquête. Il est impossible pour l'instant de retrouver les ossements.

Les premiers interrogatoires s'avèrent difficiles, Mme Brunet étant en voyage pour une longue période et tous les pensionnaires du camp de Coatermit, ainsi que leur moniteur, ayant regagné leurs foyers. 

Les enquêteurs prenant l'affaire par un autre côté, ont cherché si, dans la région, des disparitions étaient restées sans explication. 

Pas de disparition depuis plus de 30 ans

Or, les résultats de l'enquête sont formels : pas plus avant la guerre que pendant l'occupation, on n'a signalé de disparus, ou de noyés dans le Trieux, dont les corps n'aient été retrouvés à plus ou moins brève échéance. 

De l'avis de personnes autorisées comme Mme Guillou, conseillère municipale de Plourivo et habitant le pays depuis toujours, on n'a enregistré aucune disparition dans la région depuis plus de 30 ans. 

Le nom de Quéméneur dans touters les bouches

Par contre, le nom de Louis Quéméneur est sur toutes les bouches. Pour la population du Trieux, Quéméneur c'est le propriétaire du manoir du Traou-Nez, c'est aussi l'affaire Seznec, c'est encore le mystère qui plane sur le "crime sans cadavre". 

La gendarmerie de Paimpol, il y a quelques mois, eut à instrumenter dans la région afin de rechercher le chauffeur de taxi qui avait conduit Quéméneur de Guingamp à son manoir.

Que se passe-t-il à Plourivo en mai 1923 ?

Le manoir de Traou-Nez se trouve sur la rive droite du Trieux, 1 km 200 en aval de la pointe de Coatermit. On l'appelle aujourd'hui encore dans le pays, le château de Louis Quéméneur. 

Abordons les faits qui se situent au lendemain de la disparition du conseiller général de Sizun.

Selon le juge Hervé, c'est dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mai 1923 que furent tirés des coups de revolver dans la propriété de Traou-Nez. 

Les coups de feu avaient été entendu par un groupe de marins de la gabarre "Marie-Ernestine". Certains d'entre eux habitent encore au bord de la rivière à Goasvinic. Cette nuit-là, la mer était haute et le marin Pierre Malpot ajoutera : "La marée commençait à descendre. Il n'y avait qu'une lumière au château, en haut et à gauche, et aussitôt après le deuxième coup de feu, la lumière fut éteinte".

Le sable de mer dans le portefeuille de Quéméneur

Rappelons que le carnet de Pierre Quéméneur et son portefeuille qui furent retrouvés dans la valise déposée à la gare du Havre par un mystérieux voyageur, contenaient du sable de mer.

- Etait-ce du sable du Trieux ? questionne le juge Hervé. 

Et sa conviction est faite : ce n'est pas à Houdan, mais sur les bords du Trieux que fut tué le conseiller général de Sizun, près de ce manoir de Traou-Nez qu'il venait de vendre à son ami Seznec.

On dira bien sûr qu'il ne faut pas précipiter ainsi des rapprochements que trop de souvenirs aimeraient imposer. Mais en retraçant le procès de Quimper et ses lendemains, en compulsant le dossier énorme où chaque argkument se heurte à un autre qui le contredit, on ne peut s'empêcher de se laisser ébranler par une hypothèse séduisante.

Jean Hardé.

 

4/ Les fouilles de novembre 1953

On va reprendre Le Télégramme du 30 novembre 1953, cité en page 37 du livre de Daniel Le Petitcorps :

"Contrairement à ce qu'on attendait, le commissaire Gillard décida de fouiller non pas la partie de la propriété désignée par le radiésiste Pogeras sur le plan confié à Jeanne Le Her, mais un endroit situé au sud-ouest du vieux manoir, endroit qu'avait indiqué Seznec lui-même au cours d'une conversation avec le commissaire de la P.J. dans la journée de vendredi (à l'hôpital de La Pitié à Paris).

Si nous nous sommes intéressés à l'affaire, nous a déclaré le commissaire Gillard, c'est que dans les déclarations de Seznec se trouvaient des précisions vraiment troublantes quant à la description des lieux. Il nous a cité des noms, il fait état du "rêve" au cours duquel sa fille Marie, la petite religieuse de Jersey, vint, selon lui, désigner l'emplacement du cadavre, mais il a également cité des faits en apparence logiques. Le mélange de son "rêve" et de ce qu'il a vécu il y a trente ans formait un ensemble que nous ne pouvions pas négliger. Je souhaite aboutir, ajouta le commissaire Gillard, et entreprendre ensuite l'enquête devant amener la révision du procès Seznec, si elle doit être entreprise."

"Dans le même temps, les terrassiers donnaient les premiers coups de pioche dans le terrain situé en contrebas du puisard construit en pierres et en briques que Seznec avait mentionné. Après deux heures de travail sous les yeux des journalistes et des cameramen de Pathé-actualités, apparut une canalisation en grès enfouie sous environ 50 centimètres de terre, canalisation dont Seznec avait également parlé.

Ce point devait d'ailleurs impressionné le commissaire Gillard; étant donné qu'il était à peu près certain que Seznec ne pouvait pas avoir eu, d'une façon normale, connaissance de l'existence de ce tuyau de grès. La part du rêve était-elle donc plus grande qu'on ne voulait le croire ?

On eut une émotion lorsque l'un des terrassiers releva la tête en déclarant : "il y a une dalle en ciment ici."

Mais il ne s'agissait en réalité que d'un puisard de sécurité, comme il doit en exiter plusieurs au long de la canalisation. Au fil des heures, les espoirs des enquêteurs et des assistants s'amenuisaient singulièrement.

Jeanne Le Her, pendant ce temps, stationnait non pas près du lieu des travaux, mais à l'endroit, situé à environ deux cent mètres plus bas, où le chemin menant au manoir forme un fer à cheval. 

"Ils ne trouveront rien là-haut ! disait-elle, c'est ici le lieu que m'a désigné le radiesthésiste. Je resterai là jusqu'à ce qu'on y ait entrepris des fouilles !"

La nuit tombait sur Traou-Nez, trouée seulement par les éclairs de flash des reporters photographes.

Il fallut en arriver à l'évidence, le trou creusé par les terrassiers, un trou long de 8 mètres environ, large de 2 m 50 et de près de 70 cm de profondeur, ne recelait pas le cadavre de Quéméneur. Le commissaire Gillard décida alors - afin, nous dit-il, qu'on ne vienne pas prétendre que la police n'a pas voulu faire des recherches à l'endroit que désigne Jeanne Le Her - que le dimanche matin, à 8 h 30, les terrassiers piocheraient sur l'emplacement en question. 

De retour à Paimpol, où elle séjournait, ainsi que la plupart des journalistes Jeanne Le Her passa la soirée dans un état d'esprit des plus optimistes. 

"Je savais, nous a-t-elle dit, qu'on ne retrouverait rien là où l'on a cherché. Mais vous verrez que demain on découvrira le corps !"

Dimanche 29 novembre 1953

"Hélas ! Lorsque le commissaire Gillard vint, avec les terrassiers, à l'endroit situé près du chemin en fer à cheval, l'un de ces derniers, M. Poulen, qui est âgé d'une soixantaine d'années, devait faire une déclaration qui a eu une influence capitale sur la décision du commissaire : 

Ce n'est pas possible qu'on ait là un cadavre, déclara M. Poulen. Pensez donc cet endroit était autrefois un petit chemin aboutissant au manoir, chemin que bordait une verte prairie."

Le commissaire, revenant sur sa décision de la veille au soir, décida alors qu'il n'y avait pas lieu de creuser à l'endroit près duquel Jeanne Le Her stationnait, le coeur empli d'espérance.

Cette nouvelle fit sur la fille de Seznec l'effet d'un coup de matraque. Pâle comme une morte, les traits creusés par la fatigue, elle restait debout, comme pétrifiée. La menant à l'écart, le commissaire Gillard lui déclara que les instructions qu'il avait reçues et qui étaient basées sur les propres déclarations de Seznec lui-même ne lui permettaient pas de poursuivre les recherches. "Il est invraisemblable, vous venez d'entendre pourquoi, qu'on ait déposé là le corps de Quéméneur. Et puis, ajouta-t-il, mes crédits sont limités"

Le commissaire s'étant éloigné, tous les journalistes virent alors Jeanne Le Her s'emparer d'une lourde barre à mine et tenter de creuser elle-même le sol.

Cette femme farouchement décidée à poursuivre jusqu'au bout l'éxécution de son idée, faisant preuve d'un courage et d'une foi admirables, dut bientôt s'avouer vaincue par la fatigue. Ce travail de force était au-dessus de ses possibilités.

D'ailleurs le commissaire Gillard lui fit savoir peu après qu'il s'opposait à la continuation des fouilles...

C'est bon, déclara Jeanne Seznec, je respecte la loi. Je vais demander l'autorisation... Cependant, sur l'initiative d'un marin de commerce, M. Henri Connan de Paimpol, un Rennais, M. Jean-Claude Kerguillec était descendu à l'intérieur de la fontaine de pierre et de briques qu'il entreprit de curer, afin de vérifier s'il n'existait pas une dalle de fond pouvant masquer le corps de Quéméneur. Mais son travail démontra que le fond du puisard était parfaitement normal."

 

Le commissaire Gillard, accompagné de ses inspecteurs, regagne la Capitale....

"On murmure alors à Plourivo que Jeanne Seznec, aurait pour projet de revenir prochainement à  Traou-Nez, accompagnée de son père convalescent, et d'un radiesthésiste du nom de Logeras, pour y reprendre les fouilles, grâce au financement d'un grand journal parisien."

 

Et, là, on retrouve les travers de Jeanne Le Her.... Le recours perpétuel au paranormal... Et la vente aux médias de la moindre découverte...

 

On va effectivement amener un Guillaume Seznec, plutôt faiblard, le samedi 5 décembre 1953 à Traou-Nez. Au milieu d'une incroyable foule de curieux et de journalistes... Sans aucun résultat.

Sur le blog de Me Denis Langlois, on peut lire :

Des fouilles officieuses reprennent. Le 5 décembre 1953, Guillaume Seznec, sorti de l’hôpital, est conduit à Plourivo par le directeur de l’hebdomadaire "Radar", concurrent à l’époque de "Paris-Match". Une foule considérable est présente sur les lieux. Mais Seznec, épuisé, est incapable de descendre de la voiture. Le commissaire Gillard l’interroge, il tient des propos incohérents, ce qui amène cette fois l’arrêt définitif des fouilles de Plourivo.

 

Si ça c'est pas de l'obsession....

Mais pour être obsédée ainsi, Jeanne n'avait-elle pas reçu des confidences de son père ?

Qui aurait (très conditionnel) pu enterrer les restes de Pierrot à Traou-Nez avec ce fada de juge Hervé.

#jeposequestion

 

(1) Samuel Rivoal

Samuel Rivoal junior tenait la ferme de Traou-Nez avec son épouse. Il était âge de 32 ans ; il succédait à Jean Tanguy, cultivateur au Danot, en Plourivo. Tanguy évoque la mort de Rivoal (in DLP en page 56) :

"Samuel Rivoal fut trouvé dans un état comateux, dans un jardinet, sur la nationale 786, au lieu-dit "Halte-là", près du carrefour de Lanloup. A cette époque, il n'était plus locataire de Traou-Nez, qu'il avait quitté en 1947, à la St-Michel, pour exploiter une petite ferme à Kerlou, en Plouézec. 

En novembre 1949, un dimanche, Samuel Rivoal quitte sa femme pour aller acheter des pommes dans la région de Plouha. Il fera le voyage à bicyclette. Dans la soirée de cette journée, il sera vu au "Dernier Sou", café proche de Plouha. Puis dans la nuit, vers 3 heures du matin, la tenancière du café "Halte-là" en Lanloup, entendra frapper à sa porte. Comme il est tard, elle n'ouvrira pas. Mais, au matin, elle remarquera contre sa porte une bicyclette, dont la chaîne a sauté, mais on ignore ce qu'est devenu Rivoal. Celui-ci ne sera retrouvé que le mardi matin, à l'aube, dans un jardin, sans connaissance. 

Jean Tanguy, qui a été alerté, est sur les lieux. Il remarque que le sol est couvert de rosée ; par contre, fait étrange, les vêtements de son cousin sont parfaitement secs. Rivoal est aussitôt transporté à l'hôpital de St-Brieuc, où il meurt dans la soirée. Il n'a pu faire aucune déclaration.

La gendarmerie, puis la police judiciaire mènent une enquête. Elle ne donne aucun résultat. Le crime, s'il existe, est demeuré impuni. 

M. François André (son ami, marchand de bestiaux), déclarera :

"Rivoal était champion de Bretagne de lutte Bretonne ; si on l'a tué, il a fallu se mettre à plusieurs."

in Le Télégramme du 4 novembre 1953 :

Pourquoi aurait-on tué Rivoal ?

"Chercher le mobile du crime, c'est dit-on faire dix pas vers l'assassin, mais ce n'est pas avec l'aide des habitants de Plourivo qu'on pourra faire autant de chemin. La plus grande discrétion entoure ce second drame, dont on sait qu'il n'est pas sans rapport avec celui de Traou-Nez. On nous a en effet déclaré que Rivoal avait certainement connaissance de l'existence d'une dalle au manoir de Traou-Nez. 

Mieux encore : dès le début de son installation au manoir, il aurait tenté de la manipuler en compagnie d'un ami Paimpolais dont on tait le noom ; mais qui vit toujours ; la dalle schisteuse, d'un poids considérable, ne pouvant être aisément remuée, aurait été laissée à sa place. 

Pourquoi Rivoal voulait-il soulever la dalle ? Il ignorait parfaitement le secret qu'elle recelait et que Seznec vient de révéler. Il désirait tout simplement la transporter à quelques mètres de là pour en faire une pierre de lavoir."

 

Liliane Langellier

 

P.S. Pourquoi Daniel Le Petitcorps s'est-il intéressé à Traou-Nez ???

On va aller lire ça chez Bernez Rouz en page 178 :

"En 1996, Daniel Lepetitcorps découvre les photos d'un crâne dans les archives de son père gendarme. Ces photos concernent la découverte d'ossements en 1951 par les enfants d'une colonie de vacances. Ceux-ci jetèrent leur trouvaille dans une lande en contrebas de la voie ferrée, non loin de Traou-Nez. Ce crâne a été photographié par la gendarmerie, mais le procès-verbal a disparu. A l'époque des fouilles, le commissaire Gillard s'était rendu sur les lieux où se trouvaient ces ossements et jugea la découverte sans intérêt. Dans le climat de l'époque, certains sont persuadés qu'il pourrait s'agir de reste du squelette de Pierre Quéméneur. Mais comment le vérifier aujourd'hui ? Le crâne a disparu, la photo est imprécise, et surtout le procès-verbal qui l'accompagnait est introuvable dans les archives de la gendarmerie. Les partisans de l'innocence de Seznec y voient une fois de plus la volonté de pouvoirs occultes de dissimuler des pièces de ce qu'ils appellent une affaire d'Etat. Daniel Lepetitcorps, fils du gendarme qui dirigea les recherches, a fait le point sur cette affaire dans un livre publié en 2003."

Fermez le ban.

Traou-Nez en Plourivo

Traou-Nez en Plourivo

Plourivo sur carte. En dessous de Paimpol.

Plourivo sur carte. En dessous de Paimpol.

Le juge Hervé. Guillaume Seznec. Et.... les journalistes...

Le juge Hervé. Guillaume Seznec. Et.... les journalistes...

Jeanne Seznec à Plourivo (in archives Me Denis Langlois)

Jeanne Seznec à Plourivo (in archives Me Denis Langlois)

Traou-Nez in L'Ouest-Eclair du 27 mars 1931.

Traou-Nez in L'Ouest-Eclair du 27 mars 1931.

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