Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : Quand "le fonds Gourvil" nous en apprend un peu plus sur Pierre Quémeneur...

Affaire Seznec : Quand "le fonds Gourvil" nous en apprend un peu plus sur Pierre Quémeneur...

Voilà ce que nous apprend "le fonds Gourvil" :

Né à Commana, canton de Sizun (Finistère) le 19 août 1877, aîné de cinq enfants, Quémeneur appartenait à une famille de cultivateurs relativement aisés.

Envoyé de l'école primaire au Petit Séminaire de Pont-Croix (arrondissement de Quimper), il quitta cet établissement vers l'âge de 20 ans pour travailler quelques années à la ferme paternelle.

(ndlr Vous saviez, vous, que Pierre Quémeneur avait fréquenté "Pont-Croix" comme Guillaume Seznec. L'un naît en 1877, l'autre en 1878, et ils ne se seraient pas connus là-bas ???)

Dès 1906 il s'établit comme marchand de vins en gros au bourg de Saint-Sauveur, limitrophe de Commana, et, deux ans plus tard, devint conseiller municipal de la commune.

Pendant la première guerre mondiale, exempté de service à cause de sa vue, sans abandonner le commerce de vins il adjoignit ceux des bois et des chevaux qui lui permirent de gagner une fortune rondelette.

Aux élections de 1919, il posa sa candidature comme républicain modéré au siège de conseiller général pour le canton de Sizun, dont le titulaire sortant était M. de Rusunan, maire de Sizun, radical. Au scrutin de ballotage du 21 décembre il l'emporta sur son concurrent par 1024 suffrages contre 795.

En 1920 il s'installa, pour plus de commodité dans la conduite de ses affaires de bois, dans une propriété appelée Kerabri, sise en bordure de la route de Lesneven, à proximité de la gare de Landerneau.

Sa plus jeune soeur, Jeanne, célibataire comme lui, l'y suivit pour diriger l'intérieur et assurer la liaison téléphonique entre lui et ses demandeurs éventuels.

Projetant de revenir un jour se fixer à Saint-Sauveur, il avait, en 1922, acheté un assez vaste terrain à bâtir à l'entrée du bourg et, bien que l'ayant loti, s'y était réservé un emplacement pour la construction d'une maison où abriter ses vieux ans.

Entre temps, il s'était aussi rendu acquéreur d'une propriété sise en Plourivo (Côtes du Nord) et bordée par la rive droite du Trieux à son embouchure. Cette propriété appelée Traounez, comprenait une maison de campagne, une ferme et un bois de pins de .... hectares dont l'exploitation fut confiée par lui à son frère Louis, de sept ans son cadet.

A cette époqu, les houillères britanniques étaient grandes acheteuses de poteaux de mines ; de nombreuses pinèdes de Bretagne fournissaient ainsi un fret de retour aux cargos et petits voiliers qui débarquaient le charbon anglais sur les quais de Brest, de Morlaix, de Paimpol et de Lorient.

D'extérieur modeste, Pierre Quéméneur avait néanmoins un physique agréable, un visage souriant, un regard vif derrière son lorgnon cerclé d'or, et manifestait sans éclat une bonne humeur dont la constance allait sans doute de pair avec la réussite de ses diverses relations. Sa lèvre supérieure, ornée d'une moustache, relevée aux pointes très courtes, découvrait de temps à autre quelques dent aurifiées. Au café ou au restaurant, sa largesse sans affectation en faisait un partenaire sympathique, et je ne pense pas que, par ailleurs, il ait jamais connu d'ennemis, aussi bien sur le plan politique que dans sa vie privée.

Sans afficher de principes, en dépit de ses déplacements incessants, il menait une existence des plus régulières, sans qu'on sache pourquoi, il résista toujours doucement aux tentatives que firent des parents et certains amis pour le décider à se marier. Après sa disparition, l'hypothèse d'une fugue, d'ailleurs incompatible avec certaines constatations, ne put effleurer une seconde l'esprit de ceux qui entretenaient avec lui des relatons - commerciales ou purement amicales.

Ne manquez surtout pas de lire sur le blog de l'Affaire Seznec revisitée :

"Pierre Quéméner, "chaud lapin" : une réputation usurpée ?"

La plus grande intimité ne cessa jamais d'exister entre P. Quéméneur et les siens, qu'il s'agisse de son frère Louis, de sa soeur Marie-Anne (1) mariée en 1920 avec Me J.-P. Pouliquen, notaire, et surtout de Jeanne, qui partageait sa maison à Landerneau, et pour laquelle il n'avait pas de secret. Son habitude, chaque fois qu'il partait en voyage, était de fixer cette dernière sur la date probable de son retour, et de la prévenir par télégramme ou par téléphone si son absence devait se prolonger, ou s'il devait s'arrêter quelque part avant de rentrer.

Lorsque, le 23 mai il lui fit part d'un voyage à Paris, projeté en compagnie de son ami morlaisien Seznec, et pour lequel il devait quitter Landerneau en chemin de fer, le lendemain 24, vers 9 h. du matin, son intention était d'être de retour au plus tard le 28 ; il n'emporta d'ailleurs dans son bagage que le nécessaire pour une absence de courte durée.

C'est pourquoi, connaissant la ponctualité de son frère à donner de ses nouvelles, Mlle Quéméner s'étonna de n'en avoir reçu aucune au bout d'une semaine. Son étonnement devait se muer en inquiétude quelques jours plus tard, et cela d'autant plus que les autres membres de la famille se retrouvaient exactement dans son cas...

(1) Marie-Anne-Rose-Laurence, née à Commana le 29 août 1886.

Affaire Seznec : Quand "le fonds Gourvil" nous en apprend un peu plus sur Pierre Quémeneur...
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Séminaire de Pont-Croix

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Y
Merci pour votre tuyau sur le &quot;Fonds Gourvil&quot;.<br /> Quant à votre anecdote, si véridique soit-elle, celle-ci ne peut se lire de la même façon qu'on lit le descriptif de la famille Quémeneur dans le &quot;fonds Gourvil&quot;, où Pierre apparaîtrait comme l'ainé de 5 enfants alors qu'il y en avait déjà 4 avant lui et que 5 autres sont nés après lui. Quant on veut coller à la vérité, il faut rester cohérent.Votre anecdote est farfelue, et cependant tout à fait cohérente. Le &quot;fonds Gourvil&quot;, là, pour le coup, est absolument inexact.<br /> Bonne journée .
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Y
Pouvez-vous nous en dire plus sur le &quot;fonds Gourvil&quot; ?<br /> Pierre Quéméneur n'était pas l'aîné d'une famille de 5 enfants, mais le 5ème enfant d'une fratrie de 10 ...
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L
Bonsoir Youenn....<br /> Si vous passez votre souris sur &quot;Fonds Gourvil&quot; (en gras et en bleu) au tout début de l'article, vous trouverez tous les renseignements auxquels vous aspirez.<br /> L'un de mes amis, d'une famille de 11 enfants, voit un jour un médecin militaire en consultation et lui dit, je suis le dernier de 5 enfants et l'aîné de 6 !!! Il a failli se faire interner. Et pourtant c'était la stricte vérité ;)))